D'infinis paysages...suite sous la pluie fine
Après la chaleur de ces derniers jours, une petite pluie fine est venue nous visiter dès le matin. Arbres, herbes, fleurs sont ravis de cette visite et ouvrent leurs nervures largement. Le vent fort d'hier est tombé, il pleut dans l'air léger sur les tilleuls et les rigoles courent sous le ciel blanc.
A Saint Amand, nous avons aussi nos bêtes sauvages, les sangliers, dans notre livre, boivent aux jets d'eau qui sortent un peu partout à travers la ville...
Un paysage verdoyant
des jolies fleurs multicolores
et des jets d’eau qui nous entourent
La compagnie de la forêt à notre porte
si près qu’on y voit le sanglier distrait
il semble écraser le paysage.
Priscillia, St Amand
Souvenir d’une marche
Nous avons marché suivant le sentier
Chevauché les multiples quartiers
Nous étions légion groupe entier
Et le chant de la symphonie de nos pieds
Éveillait la nature de milliers
De couleurs fières d’être regardées
Par l’humain le plus haut de la cité.
Le cœur qui tourne, mon ubiquité,
Suis-je ici parmi cette foule ?
J’ai peur que mon âme ne m’ait quitté
Face à cette immensité qui s’écoule,
La beauté, la beauté n’a pas pitié,
Mon âme, la nature a filouté.
Quand je me laisse emporter par les vagues
De la douceur de l’eau sous mes pieds,
Je me dis ô vie, ma vie pas si vague,
Je te sens, lucide d’être lié.
Franck Stéphane, Batouri
Comme une fusée
elle court voulant
saisir la beauté
des pins perdus
pendant l’hiver
mais le ciel bleu
la laisse indifférente.
Ilaire, Batouri
Plongé dans cette forêt pensante
Mon esprit s’éveille
Dans ton sein que de fierté
Toi qui me rappelle mon existence
Existence de toujours
En toi mon âme trouve refuge
Toi qui m’épate par ta beauté
Beauté qui illumine ma vie
Dans ces arbres feuillés
Nos cœurs retrouvent la paix
Quand je suis lassé
Tu me calmes
Quand je sommeille
Tu me berces
Quand je t’approche
Tu m’ouvres ton univers infini
Jean, Batouri
PhotoNadine
Les photos viennent enrichir les poèmes, à St Amand, nous avons travillé avec la Société des photographes indépendants, ils ont initié les jeunes lors d'un après-midi. A Batouri, c'est Serge Roche, bon photographe, qui a animé les séances de photo. Les promenades à la chasse aux images ont été fructueuses : chemins de terre, tout de de l'abbaye, jets d'eau, fôrêts et champs, coeur de ville, la diverstié s'est rendue bienfaisante à l'oeil de chacun pour notre plaisir !
As-tu vu des rochers, des voitures,
Un camion et des grands arbres ?
Ici, il y a du soleil,
Du beau temps,
Une forêt pleine de feuilles,
Où le soleil descend d’un coup
Sur les grandes branches
Et lave les rochers.
Justin, St Amand
Thébaïde
Le soleil a quitté la mousse
Il s’est perché sur les cocotiers
Il a déserté les palmiers
Pareil aux soirées douces
Aux nuées naguère bleues
S’est vêtu en rouge en rose
Et j’ai mandé comme nul n’ose
Notre flamme aux charbons vicieux
Nadine, Batouri
A celui qui se cache
La nature plonge
Dans le sommeil.
Silence.
J’avance
Vers le réveil
D’un ciel à l’horizon.
Tu es là,
Tu restes là
Dans la nudité du jour,
Tu joues
Aux contours de la nuit
Et tu viens m’écouter.
Je me tais
Et te laisse
En moi murmurer.
Rodolphe, Batouri
La nature est fort présente, le thème s'y prête, mais souvent les poèmes écrits à partir d'un détail du paysage, point d'eau, arbre, animal, pan de ciel, ouvre réellement sur l'infini. On pourrait alors tout attribuer à l'imagination, c'est plus que celà ! Le regard devient catalyseur de beauté, l'oeil tend à fixer cette beauté, l'écriture à la rendre palpable à ceux qui liront les poèmes.
Sur un air d’illusion
Les cieux dans les montagnes
Aveuglent ma vue.
La piste remplie de sable
Et l’air frais
Me rappellent mes nuits de jeunesse
Et me laissent à demi-mort.
Gefred, Batouri
Chaque poème témoigne, à partir de l'environnement proche, de la richesse du don à ceux qui ont été attentifs au détail sur lequel l'infini prend élan. Tous les poèmes sont écrits dans un esprit de partage. Tous les poèmes donnés, ici, sont d'une grande qualité.
La Sanaga
Le ciel s’éclot
La lumière l’or
Fin descendent à mes pieds
Elle coule à mes pieds
L’humidité de tes eaux
Elle coule à tes pieds
Sur le dos
De tes pirogues
Elle avance à la vague
Qui se dessine
Elle avance à ce mystère
Creux vers
Ce feuillage
Qui couvre la marge
A l’espace du temps
Qui passe Il est temps
D’admirer
De contempler ton beau visage
Où tu coules coules Sanaga
Au silence du matin
Coule au silence des mains
Tendues au mât
De tes racines
A l’éclat qui s’en va
A la tristesse qui mine
Les visages fardés de rides
Rodolphe, Batouri
L’office des silures
L’ombre descend
Au bord de la Kadey
Les silures se rassemblent
Le son et le murmure
Des crustacés se calment
L’office commence
Nous entendons
Chanter les poissons
Au rythme de l’angélus
La cloche résonne
Au fond des eaux
Les ténors laissant
Éclater leur voix
Basses sopranes s’unissent
Et la mélodie de l’orchestre
Fait éclore l’office du temps
Rodolphe, Batouri
Couleur Kadey
Entre la nuit de Minuit
Et le soleil de Midi,
Les eaux de la Kadey sont comme une femme noire
Dans un jardin vert,
Ses beaux cheveux de dizaines de couleurs
Ont été vie,
Aujourd’hui bonheur passé,
Nostalgie présente,
Mes yeux se souviennent de ta présence.
Christophe, Batouri
A St Amand les Eaux, la Scarpe, à Batouri, la Kadey ! Nous rêvons de bateaux qui vogueraient d’une rivière à l’autre, qui prendraient le large, tiendraient bon sur la haute mer, entre tempête et calme plat et accosteraient chargés de poèmes sous le ciel de l’amitié !
Rêvons, rêvons encore !
A suivre...